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Les compagnies/artistes associés
Agora soutient et accompagne cinq compagnies/artistes associés au projet.
Marlène Rubinelli-Giordano / La compagnie l’MRG’ée
« Il y a avant tout un engagement dans un parcours d’artiste de 25 ans, puis de femme de 54 ans. Les enjeux, les virages, les vulnérabilités, les forces, le travail de fond. L’accompagnement dans sa façon d’être à la scène et d’être au monde et l’évolution d’une artiste de cirque en autrice, metteuse en scène et meneuse de projets.
Il y a ce regard et cette vision de la relation au.x territoire.s proche.s en s’engageant à accompagner un changement sociétal et poser la question de la porosité entre artistes, habitants des territoires et publics : flouter les frontières et amener sur scène ceux qui n’y sont pas, tout comme déplacer les artistes et l’artistique dans différentes institutions et structures. Poser la question des groupes, des fractures, du vivre ensemble et de la convivialité.
Il y a ce regard et cette vision de la relation au.x territoire.s lointains et un véritable engagement politique en se rendant depuis quatre ans dans les territoires occupés de la Palestine pour travailler la différence culturelle circassienne au sein de l’école de cirque de Birzeit.
Il y a enfin l’accompagnement du besoin premier du circassien en lui offrant en Nouvelle-Aquitaine un chapiteau pour pouvoir continuer à être artiste en pratiquant régulièrement sa discipline et donc son art. Véritable outil de transmission ouvrant des possibles rencontres au travers de pratiques artistiques plurielles. »
Raphaëlle Boitel / Compagnie L’Oublié(e)
« Au fil des années, ou devrais-je dire des décennies, l’Agora de Boulazac n’est pas seulement devenu une référence.
C’est un creuset artistique, une maison des arts, un laboratoire des rêves, qui s’est développé jusqu’à devenir aujourd’hui, entre l’Agora et la plaine de Lamoura, une institution au sein du monde des Arts du cirque et une maison dont on passe la porte avec curiosité et joie pour les habitants.
Artistes confirmés et grands talents de demain – que je vous invite à venir applaudir cette saison – s’y alternent avec le même accueil. Et tous bénéficient d’une liberté de travail fondamentale à la création.
La compagnie y est artiste associée depuis de nombreuses années. Ce n’est pas seulement une fierté, mais aussi une chance.
Le lien particulier qui lie la compagnie avec le Pôle National Cirque s’est encore un peu plus développé ces deux dernières saisons avec la création et l’accueil de Petite Reine et de KA-IN (avec le groupe acrobatique de Tanger).
Ce lien incarne ce dont les artistes ont le plus besoin pour inventer ou se ré-inventer : soutien, confiance, accompagnement, échanges avec le public…
Alors que la culture traverse en toute discrétion une page extrêmement noire de son histoire et que son écosystème et son avenir s’en trouvent compromis, l’Agora évoque, plus que jamais, une muraille contre les conflits ou l’obscurantisme, sur laquelle les mots tolérance et partage s’inscrivent en lettres capitales.
Merci à toute son équipe pour cela. Merci à vous de venir rêver avec nous. »
Tatiana-Mosio Bongonga et Jan Naets / Compagnie Basinga
« Depuis 2021 et une résidence de création, des échanges riches et enthousiastes nourrissent le lien entre l’Agora et la compagnie Basinga. Avec Soka Tira Osoa, spectacle funambule et musical joué en 2023 sur le territoire, une première rencontre a eu lieu avec l’équipe et le public, et les graines d’une affinité grandissante ont été semées.
Aujourd’hui, nous sommes heureux que cette relation prenne forme dans une collaboration plus ancrée en tant que compagnie associée, cela nous ouvre un champ de possibles. Entre nous, compagnie du lien et de la transmission, c’est la rencontre qui fait sens.
L’Agora nous relie à d’autres artistes comme le collectif Kahraba au Liban, nous permettant de tisser un fil entre nos univers à la fois si proches et si différents. Tisser un fil ensemble, l’Agora et nous, nous et Kahraba, et puis la Dordogne. Ce territoire de falaises, de grottes et d’histoire, nous inspire des lignes magnifiques à imaginer, autant aériennes qu’humaines.
L’Agora c’est aussi pour nous des outils favorisant la création — studio, extérieurs, logements, espace école — et donc un véritable partenaire pour notre processus artistique.
Hors des sentiers battus, nous rêvons ensemble de projets à ciel ouvert comme à l’intérieur. Cette collaboration est une promesse de possibles, portée par une vision partagée de l’art et de l’humain. »
Sanaé El Kamouni-Lakmaïs / Groupe Acrobatique de Tanger
« Il y a des liens qui traversent le temps, les territoires, les langues. Des liens silencieux parfois, mais tissés avec constance, intelligence et fidélité.
Depuis vingt ans, le Pôle National Cirque Agora chemine à nos côtés. Dans les débuts fragiles, les élans hésitants, les rêves encore flous, il nous a écoutés, accueillis, soutenus.
Au fil des années, ce soutien est devenu compagnonnage. Un lien solide entre une compagnie, un lieu, un territoire, une équipe.
Aujourd’hui, devenir artistes associés, c’est consolider ce lien, le renouveler. C’est lui donner plus de sens encore, l’ancrer dans une aventure partagée entre deux mondes.
Mais c’est aussi un geste fort dans un monde qui se referme.
Dans un contexte global marqué par la peur, la méfiance, les replis identitaires, choisir d’associer une compagnie franco-marocaine, c’est un acte fort de résistance. C’est croire, encore et toujours, en la puissance de l’art pour relier, questionner, comprendre, ouvrir, rassembler.
C’est refuser que les frontières soient des murs. C’est les réinventer comme des lignes de passage.
Entre Tanger et Boulazac, il y a une mer, des histoires, des tensions, mais surtout tellement d’espérances.
Être artistes associés, c’est bâtir un pont entre nos rives. Un pont de gestes, de voix, de récits partagés. Un pont où le cirque devient langage commun, matière vivante, enracinée dans les corps et dans les territoires.
Nous espérons que ce lien nourrira les deux territoires, et fera rayonner le cirque ici et là-bas, à travers les histoires d’hommes et de femmes extraordinaires.
Que de cette traversée naisse un souffle nouveau pour que le cirque se vive, s’invente, se transmette, de Tanger à Boulazac…
Et que le monde s’en trouve, un peu, déplacé. »
David Chiesa / Dispositif compositeur associé SACEM / DGCA 2024-2026
« Depuis le début de saison 2024-2025, je suis associé à l’Agora de Boulazac par le biais d’un dispositif Sacem/DGCA visant à promouvoir la création musicale dans les scènes pluridisciplinaires.
Ma pratique est l’improvisation, principalement à travers la musique et la contrebasse. L’improvisation, je la partage avec d’autres pratiques artistiques.
De ces espaces riches et fertiles, naissent des collaborations parfois éphémères quand d’autres sont au long cours.
Durant les deux ans qui nous unissent avec l’Agora, j’ai choisi de montrer un large panel de ces espaces que je traverse et de les partager avec cette audience qui vient s’émerveiller des arts du cirque mais pas uniquement.
Du solo au grand ensemble (IN/EX qui regroupe 28 artistes musiciens, plasticiens, comédiens, cinéastes), ces propositions mettent en perspective le travail de territoire, le lien avec l’image et la pluridisciplinarité.
Dans ce cadre, j’ai aussi la chance de pouvoir travailler sur une création qui associera danse, clown, théâtre d’objets, action, objets sonores, cinéma expérimental, lumière et musique. Ce projet qui se nomme Toi qui défais le cercle qui me fait, ne me défais pas sera créé en 2026 durant le festival Mimos, en lien avec le PNC, bien évidemment. »